5.
LES TROIS ZONES DANS LA FLAMME
Dans
un chalumeau soudeur, cette combustion n'est pas instantanée mais
se réalise en deux temps qui font
apparaître dans la flamme trois zones distinctes au regard
du schéma 705 :

5.1.
Zone 1, primaire ou dard, température ~3050°C :
-
dard éblouissant de forme généralement conique,
correspondant au début de la réaction du mélange
à volumes égaux oxygène/acétylène
créé au niveau de l'injecteur du chalumeau soudeur oxyacétylénique.
La réaction incomplète qui se produit forme un mélange
très réducteur d'oxyde de carbone CO et d'hydrogène
H2,et donc écrire les réactions de
combustions suivantes :
C2H2
+ O2 2CO
+ H2 + 106000 calories
5.2.
Zone 2, neutre, normale ou réductrice, température
~3100°C :
-
entre le panache (ou flamme secondaire) se trouve une courte zone
bleue, essentiellement réductrice par sa composition (2CO +
H2), ses contours sont moins nets que la zone primaire
(zone 1), c'est la zone "active de la flamme".
- grâce à sa nature chimique réductrice, elle
empêche l'oxydation du métal chauffé et peut même
désoxyder celui-ci en sa surface.
-
c'est l'endroit le plus chaud, car une très grande partie des
calories se trouve disponible dans cette zone du fait de la première
combustion, également appelée "combustion primaire".
5.3.
Zone 3, secondaire ou panache, température ~2750°C :
-
panache beaucoup moins lumineux où l'oxygène de l'air
fait l'appoint pour obtenir la combustion complète des gaz
résultants de la réaction (zone primaire).
-
nous pouvons symboliser l'air qui contient 1 volume d'oxygène
pour 4 volumes d'azote (O2 + 4N2) et donc écrire
les réactions de combustions suivantes :
2CO
+ (O2 + 4N2) 2CO2
+ (4N2) + (2 x 68000 calories)
H2
+ 0,5 (O2 + 4N2) H2O
+ (2N2) + 48000 calories
-
les 2,5 volumes d'oxygène introduits soit directement (1 volume),
soit en provenance de l'air ambiant (1,5 volumes) brûlent 1
volume d'acétylène.
-
l'azote n'est pas intervenu, c'est seulement un diluant de la flamme,
ce qui explique la longueur du panache.

flamme
dure, haute vitesse de sortie
|
|

flamme
douce, basse vitesse de sortie
|
6.
PARTICULARITES DE LA FLAMME OXYACETYLENIQUE
La
flamme se formant à la sortie d'un bec de chalumeau soudeur oxyacétylénique,
se présente toujours de façon identique si elle est destinée
à produire une température élevée, elle comprend
:

-
Un dard, schéma 708, qui est la surface sur laquelle
se produit la combustion du mélange de gaz comburant (oxygène)
et de gaz combustible (acétylène), introduit dans le
chalumeau oxyacétylénique. Cette combustion dite "primaire"
qui porte les produits de combustion à une température
très élevée, généralement, la température
maxima de la flamme (~3100°C) se situe au voisinage immédiat
de l'extrémité du dard .
-
Un panache, schéma 708, qui est le volume occupé
par les gaz brûlés, rendus visibles en raison de leur
température, et auxquels vient se mêler l'air ambiant.
Cet air ambiant abaisse progressivement la température des
gaz brûlés au fur et à mesure qu'on s'éloigne
du dard, à une certaine distance de celui-ci, le mélange
cesse d'être visible et le panache disparaît, mais généralement,
la combustion primaire est incomplète et, dans ce cas, le panache
est le siège de combustions secondaires avec l'oxygène
de l'air ambiant comme carburant. Ce phénomène qui s'accompagne
d'un dégagement de chaleur, compense, au moins dans une certaine
zone enveloppant le dard, l'effet refroidissant de l'air ambiant décrit
ci-dessus.
6.1. Du point de vue thermique :
-
Pour pouvoir souder, ou exécuter un chauffage localisé,
la flamme doit avoir une température maxima, la plus élevée
possible, pour une combustion primaire suffisamment limitée,
afin que cette température maxima ne s'abaisse ensuite que
lentement, grâce aux combustions secondaires, au fur et à
mesure que l'on s'éloigne du dard, de toute les flammes, c'est
la flamme oxyacétylénique qui répond au mieux
à cette condition.
-
Le choix de l'oxygène comme gaz comburant s'impose déjà
par le fait qu'on évite ainsi d'introduire inutilement dans
la flamme de l'azote (l'air ambiant comprend 4/5 d'azote) qui, ne
participant pas aux combustions, prend une partie importante de la
chaleur dégagée et abaisse la température maxima.
-
Le choix de l'acétylène comme gaz combustible
tient au fait qu'en brûlant, ce gaz dégage non seulement
la chaleur d'oxydation de chacun de ses constituants (carbone et hydrogène)
mais encore une énergie considérable provenant de sa
décomposition. Parmi les gaz combustibles usuels, l'acétylène
est seul à posséder cette particularité qui confère
à la flamme des propriétés réellement
exceptionnelles, ainsi pour un mélange en parties égales
(rapport de combustion r = 1/1), alimentant le chalumeau soudeur,
on obtient dans la flamme oxyacétylénique une température
maxima de ~3100°C qui est la plus haute de toutes les flammes
usuelles. En outre, lorsque la flamme est réglée pour
obtenir cette température maxima, la combustion primaire conduit
à la formation de deux gaz, eux-mêmes combustibles, l'oxyde
de carbone et l'hydrogène, qui, brûlant à leur
tour dans la panache, vont encore dégager une quantité
de chaleur considérable dans les combustions secondaires.
6.2.
Du point de vue métallurgique :
- Pour
le soudage et le traitement thermique localisé des métaux,
il faut protéger le métal contre l'action de l'oxygène
de l'air, mieux il faut le plus souvent, pouvoir "réduire"
(détruire) les oxydes qui ont pu se former ou qui peuvent persister,
là encore la flamme oxyacétylénique répond
au mieux à cette condition. En effet, dans la région
voisine du dard celle-là même qui est utilisée
en raison de sa température la plus élevée, l'atmosphère
de la flamme (obtenue à partir du rapport de combustion r =
1/1) est composée uniquement d'oxyde de carbone et d'hydrogène,
deux gaz extrêmement "réducteurs" et
aptes à protéger le métal de l'oxydation. Aucune
autre flamme ne peut apporter une meilleure solution au problème
posé.
6.3.
Du point de vue pratique :
-
La
flamme oxyacétylénique possède un avantage qui
lui est également propre, c'est son réglage. En effet
par rapport à une flamme normale (neutre ou réductrice,
rapport de combustion r = 1/1), si on augmente la proportion d'acétylène,
il apparaît un dard brillant (auréole) qui, se superposant
au dard normal, s'allonge au fur et à mesure que croît
la teneur en acétylène, on obtient alors une flamme
carburante. A l'inverse, si, par rapport à la flamme normale
(neutre ou réductrice, rapport de combustion r = 1/1), on augmente
la proportion d'oxygène, le dard se raccourcit ainsi que le
panache, on obtient une flamme dite oxydante.
- Ainsi
donc, pour régler une flamme oxyacétylénique
afin d'obtenir une flamme normale (neutre ou réductrice, rapport
de combustion r = 1/1), la plus couramment utilisée, il suffit
de partir d'une alimentation conduisant à une flamme carburante
(excès d'acétylène) et d'augmenter progressivement
l'alimentation en oxygène du chalumeau (ou de diminuer l'alimentation
en acétylène) jusqu'à effacer le dard brillant,
à ce moment, on obtient, et de façon précise,
le réglage désiré, il est à préciser
que le dard brillant de la flamme carburante (excès d'acétylène)
résulte de la présence transitoire de carbone libre
porté à très haute température et très
lumineux. Ceci justifie dans certains cas l'emploi de cette flamme
lorsqu'on veut, soit assurer une réduction énergique
d'oxydes, soit maintenir ou obtenir une teneur élevée
du carbone dans un métal au cours du soudage, du rechargement
ou de traitements particuliers comme une cémentation, par exemple.
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