L'acétylène est un gaz combustible, et l'association oxygène + acétylène constitue un mélange explosif dans des plages de ~2,3% à 80% dans l'air. Les mélanges les plus dangereux sont ceux qui ont des proportions assez faibles d'acétylène, c'est à dire ceux qui peuvent se produire le plus couramment. L'énergie minimale d'inflammation est très faible, ce qui rend important les risques d'inflammation.

L'acétylène est instable, il peut se décomposer spontanément sous l'effet d'une pression ou d'une température élevée, une telle décomposition spontanée et explosive peut engendrer des dommages graves.

L'acétylène peut réagir avec le cuivre et les alliages riches en cuivre (plus de 70%), pour former des composés très instables (acétylures). La décomposition de ces acétylures peut amorcer une décomposition explosive de l'acétylène.

L'acétylène est un gaz incolore, non toxique mais narcotique qui favorise l'hypercapnie (on parle d'hypercapnie lorsque la pression partielle de dioxyde de carbone est élevée > à ~42/45 mm Hg, ce qui entraîne une augmentation de la ventilation, hausse de la fréquence respiratoire et amplification thoracique) à basse concentration, de plus à des concentrations plus élevées, par déplacement de l'oxygène de l'air, il peut agir comme axphysiant.

L'acétylène est livré stabilisé à l'état de soluté sous pression, dans un solvant tel que l'acétone ou le DMF (diméthylformamide) fixé par une matière poreuse contenue dans la bouteille, sous cette forme l'acétylène n'est pas explosif.

Dans les bouteilles d'acétylène dissous, la pression à 15°C, est variable suivant le taux de chargement et selon la nature de la matière poreuse, elle est ordinairement comprise entre ~15 et 19 bars à la livraison.

2. RISQUES A L'EMPLOI DE L'ACETYLENE (liste non exhaustive)

Il y a risque d'explosion en cas de :

• fuite d'acétylène dans l'air ambiant.
• introduction d'acétylène dans une enceinte remplie d'air.
• rentrée d'air dans une canalisation d'acétylène.
• reflux d'oxygène à partir du chalumeau soudeur oxyacétylénique...

Une fuite accidentelle peut s'enfammer spontanément, et à fioriori, avec une étincelle, une flamme ou une cigarette. Ne jamais utiliser de matériel électrique non adapté (autre que pressuré, à sécurité intrinsèque ou anti-déflagrant homologué pour acétylène), dans tout local susceptible de renfermer une atmosphère contenant accidentellement de l'acétylène.

3. PRECAUTIONS ESSENTIELLES A RESPECTER (liste non exhaustive)

• n'utiliser que du matériel conçu et homologué pour l'acétylène.
• proscrire les canalisations en cuivre, les matériaux dont la teneur dépasse 70%.
• éviter toute fuite d'acétylène en maintenant le matériel en bon état.
• maintenir les chalumeaux soudeurs en bon état de marche, procéder régulièrement à leur entretien par du personnel qualifié.
• positionner des limiteurs de débit sur l'installation rigide pour diminuer les risques en cas de rupture de flexibles ou de tuyauteries.
• purger à l'azote avant et après toute intervention sur canalisation.
• l'odeur facilite la détection des fuites, pour leur localisation, ne jamais utiliser de flamme, mais un détecteur de fuite approprié.
• les zones de stockage ou d'emploi de l'acétylène doivent posséder une bonne ventilation.
• ne pas travailler dans des locaux exigus et/ou mal aérés...

4. INTERVENTIONS SUITE A INCIDENT OU ACCIDENT (liste non exhaustive)

4.1. En cas de fuite non enflammée :

• fermer l'arrivée du gaz.
• n'utiliser ni flamme, ni appareil électrique dans une zone où une fuite d'acétylène s'est répandue.
• si la fuite ne peut être interrompue (fuite de stockage, par exemple), interdire l'approche du stockage pour éviter tout risque d'inflammation (véhicules, matériel électrique...).
• avant toute intervention pour réparation, purger l'ensemble des tuyauteries et de l'appareillage à l'azote...

4.2. En cas de fuite enflammée :

• fermer l'arrivée du gaz si on peut accéder au robinet d'isolement.
• utiliser des extincteurs spécifiques homologués.
• si la fuite ne peut être arrêtée, laisser brûler en refroidissant le stockage et les installations voisines léchées par les flammes.
• contacter les pompiers...

4.3. En cas de bouteille qui chauffe intérieurement :

• ne pas s'en approcher.
• arroser abondamment la bouteille en se protégeant derrière une protection, jusqu'à ce que l'eau ne se vaporise plus à son contact, attendre deux heures pleines et arroser de nouveau afin de vérifier qu'elle ne "fume" plus.
• contacter les pompiers...

5. PRECAUTIONS SPECIFIQUES AUX BOUTEILLES D'ACETYLENE DISSOUS (liste non exhaustive)

• l'acétylène est instable et peut se décomposer sous l'effet d'une pression ou d'une température trop élevée.
• arrimer solidement les bouteilles d'acétylène pour empêcher leur chute.
• ne pas les utiliser comme enclume, comme rouleau.
• ne pas soulever une bouteille d'acétylène par son chapeau.
• ne pas utiliser une bouteille d'acétylène pour amorcer un arc électrique.
• ne pas chauffer une bouteille d'acétylène, ne pas l'exposer à une température > à 50°C.
• ne pas accrocher à une bouteille d'acétylène un chaluleau soudeur oxyacétylénique allumé .
• manoeuvrer les robinets avec douceur.
• ne jamais tenter de démonter un robinet.
• ne jamais transvaser de l'acétylène d'une bouteille dans une autre.
• ne jamais coucher une bouteille d'acétylène pendant son utilisation, il y aurait risque d'entraînement du solvant.
• pour éviter les entraînements de solvant, le débit d'une bouteille d'acétylène de 6 m3 doit être limité à ~1000 l/h.
• au delà du débit maximum théorique, accoupler autant autant de bouteilles que nécessaire, ou utiliser des cadres de bouteilles.
• ne jamais distribuer en canalisation fixe/rigide ou flexible/souple, l'acétylène à une pression supérieure à 1,5 bar...

5.1. Après utilisation :

• fermer soigneusement le robinet de la source d'acétylène.
• purger le circuit d'utilisation.
• dessérer la vis de détente (vis de réglage de la pression détendue) du détendeur.
• fermer les robinets de l'appareil d'utilisation...